« La rage d’apprendre »
Michel Ngnedjeyi, en 3e au collège Rosa Parks (Marseille)
Il a 13 ans, il habite à Marseille et il a la rage. D’apprendre. Il sait où il va, c’est-à-dire vers des études scientifiques avec, à l’horizon, le projet de devenir neurochirurgien. Portrait.
C’est le troisième jour du campus de rentrée au collège Jacques-Prévert de Marseille. C’est la septième fois que Michel y participe. Sa prof principale le lui a proposé étant donné ses excellents résultats. « Je n’ai pas hésité. J’ai la rage d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses », confie-t-il en attendant l’ouverture des grilles. C’est peu dire que le bilan est positif. « Ça me motive. J’étudie avec plus d’ardeur. J’ai l’impression d’avoir une meilleure logique », explique-t-il. Il apprécie de prendre de l’avance sur le programme, l’ambiance des campus et le travail des professeurs.
J’aime la façon dont ils dispensent leurs cours. Je sens qu’ils nous respectent, qu’on peut parler de tout avec eux.
Rage, motivation, ardeur… Des mots forts qui tracent le portrait d’un jeune homme aux idées claires : « Je veux devenir neurochirurgien pour aider les personnes qui sont atteintes de maladies neurologiques. Je ne sais pas pourquoi, mais ces maladies me touchent plus que les autres. » Michel se donne les moyens de ses ambitions. Il a repris le latin « pour comprendre la racine des mots ». Il travaille ses maths, « mon point fort », avec entrain. Pour ce faire, il peut compter sur le soutien de son grand-père : « Il enseignait les maths au Cameroun. Quand je suis arrivé en France, il m’a donné des cours en visio pour me préparer à intégrer le collège. » L’ancien prof suit avec intérêt les progrès de son petit-fils et se félicite de le voir se diriger vers une carrière scientifique.
Les vacances sacrifiées sur l’autel de l’excellence ? Pas un problème pour Michel : « Je m’ennuie si je reste trop à la maison. » Alors, il s’occupe. Quand il ne dispute pas un match de basket avec ses copains, il dégaine son microscope. « J’aime observer les matières organiques », dit-il. Son dernier objet d’étude ? Un poisson acheté chez Carrefour. « J’enlève la matière de la chair du poisson et je la laisse pendant 10 jours. Petit à petit, je peux voir les micro-organismes se former », conclut le futur neurochirurgien.